Mimo, graine de zéro

En couleurs claires et vives, une île occupe la couverture. Sur cette île, il y a une maison, sur le toit, un petit homme, c’est Mimo. Le décor est planté, l’histoire peut commencer… Elle parle de différence et d’isolement.

Mimo sur son île ne fait rien comme les autres, d’ailleurs on le surnomme cruellement « graine de zéro ».

En agrandissant l’objectif, Marjorie Béal raconte que dans l’univers de Mimo, les autres habitants, tous plus industrieux les uns que les autres, passent leur temps à semer, planter, récolter, de sorte que leurs îles sont toutes productives – « des graines, des arbres, des fruits et tutti quanti » – et leur incompréhension ou hostilité totales. De sorte que lorsque le hasard dépose une graine qui fructifie miraculeusement sur l’île de Mimo, les îliens d’alentour, intrigués, se précipitent pour admirer la fleur extraordinaire au point de mettre en péril Mimo et la fleur… In extremis, Mimo est sauvé par le géant et la nature généreuse disperse graines et fleurs partout et pour tous.

Marjorie Béal met en images et en couleurs heureuses, une « drôle » d’histoire à la morale un peu ambiguë. Autour du travail, nécessaire ou pas, de la solidarité révélée un peu tard après avoir risqué la disparition de Mimo, on s’interroge sur la nature des « vrais amis » qui apparaissent si peu spontanément.