En un éclair

États-Unis, 1943. Annabelle vit avec sa famille dans une ferme prospère. La guerre est loin, mais les drames ne sont pas absents (lire La combe aux loups, qui précède En un éclair). Le titre du roman trouve son explication au début : la narratrice est foudroyée, sauvée par miracle. Elle en garde des sens suraiguisés et une capacité à comprendre intimement les nombreux animaux qui l’entourent. En compagnie de son jeune frère, elle n’a donc pas trop de difficultés à partir à la recherche de chiens récemment disparus…

D’ouvrage en ouvrage, Lauren Wolk marie les émotions en cascade, l’environnement rural salvateur et les belles valeurs fortes. Ses héroïnes évoluent dans des cadres historiques délicieusement désuets, toutefois choisis avec soin pour évoquer la dureté de la société contre la générosité de la nature envers ceux qui la respectent. Sous l’innocence du propos se cache donc une certaine vision de la vie – une morale pourrait-on-dire – si Annabelle n’avait aussi un côté piquant et une envie de liberté. À total rebours du monde actuel, le roman est une vraie respiration. Souhaitons que les lecteur·rice·s lâchent leurs écrans pour l’apprécier, à pleins poumons.