Le garçon et le faon

Lorsqu’un garçon découvre un faon seul en forêt, son instinct protecteur le pousse à ramener l’animal chez lui. Au fil des jours, le jeune protagoniste soigne et remet sur pied son compagnon à quatre pattes. Malgré l’amitié forte qui se construit entre eux, le garçon sait qu’il devra un jour se séparer du faon : la place d’un animal sauvage est dans la nature. Malgré la séparation, leur lien reste fort – en atteste un retournement de situation qui voit le faon porter secours à son ami humain, qu’il ramène à son tour dans la sécurité du foyer.

L’amitié enfant/animal est un sujet souvent exploré en littérature jeunesse. Pourtant, l’album de Louise Greig se distingue par un texte rimé, rythmé aussi, chantant, qui invite à la lecture à voix haute. Et si le thème de l’écologie figure lui aussi de plus en plus souvent explicitement dans les ouvrages à destination de la jeunesse, l’autrice l’aborde ici de façon subtile, sans moraliser, choisissant plutôt de mettre à l’honneur l’amour fort du jeune protagoniste pour la nature, son respect sincère pour les bêtes qu’il recueille et son amitié toute particulière pour le faon. Soulignons ici aussi le beau travail de traduction de Rosalind Elland-Goldsmith, qui parvient à exprimer tout cela grâce à la structure textuelle du récit, ouvrant de nouvelles pistes d’interprétation.

Au texte répondent les illustrations à fonds perdu de Júlia Moscardó qui nous plongent dans une nature hors du temps, comme imbue de magie, d’une douceur nostalgique. On sort de ce livre comme d’un rêve, avec la sensation d’avoir vécu quelque chose de doux et de remarquable.

Avec Le garçon et le faon, autrice et illustratrice signent un album émouvant et d’une grande justesse, ainsi qu’un vibrant hommage à la nature.