Géographie de la peur

La narratrice Maureen souffre d’un TAG, trouble anxieux généralisé, qui l’empêche de sortir de chez elle depuis plus d’un an et demi. C’est arrivé un jour, sournoisement, et depuis toute sortie hors de la maison entraîne des malaises physiques insurmontables. Les parents comprennent sans comprendre. Les amis ont abandonné depuis longtemps. Il reste Jérôme, amoureux sans doute de Maureen qui ne le lui rend pas. Il n’empêche que c’est l’accompagnement persistant de Jérôme, doublé d’un psychologue et d’un groupe d’entraide sur Internet, qui vont provoquer le lent déclic : il ne s’agissait pas de lutter contre soi, mais de se comprendre.

Claire Castillon est par excellence l’écrivaine qui saura rendre les tourments et tournoiements de l’âme en proie à des contraintes externes… ou internes : « J’habite une cage invisible. J’ai moi-même dessiné ses contours afin de me protéger de mon cerveau.» Le roman coule de source et il est facile de s’identifier à Maureen malgré la singularité et la dureté de sa situation. Les proches sont également très bien rendus, entre empathie et agacement. Seule la fin, trop rapide et presque trop facile, m’a un peu déçue mais elle n’enlève rien à la grande qualité du roman.