Histoire de l’art

L'avis de Ricochet

Cette Histoire de l’art, bien peu académique, a été écrite par Paul Cox en 1999 (publication au Seuil Jeunesse) et récompensée par le prix Fiction Young Adults à la Foire du livre de jeunesse de Bologne. L’œuvre est aujourd’hui rééditée chez MeMo avec une couverture renouvelée, offrant ainsi une occasion de redécouvrir ce magnifique roman graphique aux multiples inspirations. Paul Cox y met en scène, non sans malice, un certain Luco Pax, peintre malheureux, dans un « royaume sinistre et ennuyeux », gouverné par un souverain irresponsable et paresseux qui passe son temps à manger des glaces. Le décor est planté. Fou amoureux de la fille du roi, promise à un odieux chambellan, Luco Pax désespère de la conquérir, quand un vieillard lui offre un pinceau magique en échange de trois pommes. Dès lors, les figures peintes sur ses toiles prennent vie comme par magie, donnant lieu à tout un enchaînement d’histoires abracadabrantes, jusqu'à la fin, surréaliste : « Luco et la princesse allèrent au cinéma et ils eurent beaucoup d’enfants ».

Le talent de Paul Cox n’est plus à démontrer. Né à Paris en 1959, de parents musiciens d’origine belge et hollandaise, diplômé en histoire de l’art, très influencé par le mouvement CoBrA d’après-guerre dont il a conservé ce goût pour les formes simples et les couleurs primaires, il a réalisé une quantité innombrable de travaux graphiques (décors et costumes de scène, affiches, notamment pour l’opéra de Nancy, logos, peintures, dessins et livres pour enfants) privilégiant toujours une démarche originale et expérimentale. Il a d’ailleurs réuni une partie de ces travaux dans le premier tome d’un livre d’artiste paru au Seuil en 2003 : le Coxcodex 1.

Histoire de l’art est un petit chef-d'œuvre d’humour et d’ingéniosité, bourré de clins d’œil (références aux contes, à Alice au pays des merveilles..) et nourrissant plusieurs niveaux de lecture qui permettent de se régaler à tout âge.

Aurélie Crandt

Présentation par l'éditeur

Il était une fois… un royaume sinistre et ennuyeux où les habitants passaient de tristes journées et ne se parlaient presque jamais entre eux. Le souverain irresponsable de ce royaume douteux était paresseux et passait ses journées à manger des glaces devant la télévision. Le roi a une fille ravissante qu’il garde enfermée dans sa chambre en attendant qu’elle soit en âge d’épouser son chambellan

Il était une fois… un royaume sinistre et ennuyeux où les habitants passaient de tristes journées et ne se parlaient presque jamais entre eux. Le souverain irresponsable de ce royaume douteux était paresseux et passait ses journées à manger des glaces devant la télévision. Le roi a une fille ravissante qu’il garde enfermée dans sa chambre en attendant qu’elle soit en âge d’épouser son chambellan. Le chambellan, lui, est assez impatient d’épouser la fille du roi. Or la fenêtre de la chambre de la fille du roi donne sur l’atelier du jeune peintre Luco Pax, dont la fille du roi est éperdument amoureuse. Malheureusement, elle ne peut pas sortir pour l’embrasser. Le jeune peintre est, lui aussi, amoureux.

Voici un début d’histoire, finalement, assez classique. Mais comme dans tout conte de fées, un élément magique va venir perturber le cours malheureux de l’histoire — un pinceau magique ! Luco Pax va, grâce à celui-ci, voir ses tableaux prendre vie — en 2D, n’exagérons pas ! Voici donc notre héros accompagné par un roi nu et un explorateur de papier. Au fil des chapitres, les péripéties s’enchaînent, du château au musée, du musée au village, du village au château. Luco Pax et la princesse tentent de vivre leur amour, aidés de façon plus ou moins adroite par les personnages plats… Et ils ne seront pas les seuls à s’aimer.

Comme tout conte de fées, bientôt les protagonistes triompheront et le royaume deviendra un lieu de joie et d’amour ! Toutefois, le musée sera peut-être un peu chamboulés, les tableaux en faisant un peu à leur tête… Mais après tout, la Joconde suit bien des yeux ceux qui viennent l’admirer.

Histoire de l’Art a reçu le prix « fiction » à la Foire du livre de jeunesse de Bologne en 1999.

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