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Jérémy Pailler: «J’affectionne les personnages complexes et solitaires, les histoires dans les histoires.»

Né en 1988, Jérémy Pailler, illustrateur français de talent, revient ce printemps aux côtés de Mickaël Brun-Arnaud, pour un nouvel album: Le croque-en-murs (éditions Kaléidoscope)! Après une enfance au bord de la rivière en Haute-Vienne, un doctorat en arts plastiques et de nombreux voyages, il se consacre aujourd’hui à l’illustration et l’écriture. Sensibles et saisissants, ses dessins sont à couper le souffle.

Nathalie Wyss
30 avril 2025

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L'auteur-illustrateur lors d'une séance de dédicace et son dernier né, paru au mois d'avril 2025 (© Jérémy Pailler, © Kaléidoscope)

Nathalie Wyss: Quelles sont vos techniques d’illustrations?
Jérémy Pailler: Pour Le croque-en-murs j’ai choisi de mettre les encres aquarelles de côté au profit de crayons de couleur et de pastels secs. J’avais envie de changer de médium, de me concentrer davantage sur le travail du trait et de privilégier la texture poudrée et vibrante que permettent les crayons.

Qu’est-ce qui vous a plu dans Le croque-en-murs et comment cette collaboration avec Mickaël Brun-Arnaud est-elle née?
Quand nous nous sommes rencontrés à l’occasion de la sortie de mon album La fougère et le bambou, écrit par Marie Tibi et publié aux éditions Kaléidoscope, Mickaël Brun-Arnaud m’a expliqué avoir l’idée d’un texte qu’il souhaitait me soumettre pour que j’en réalise les illustrations. Une fois cette idée concrétisée, j’ai découvert l’histoire et suis tombé sous le charme de son héros incompris, à la marge du monde en raison de sa réputation et de son apparence. J’ai aimé la façon dont Mickaël utilise la thématique complexe du deuil comme socle pour évoquer la magie du souvenir heureux. Et, au creux de cette réflexion, l’incongruité d’une amitié en éclosion.

Quel est l’album dont vous êtes le plus fier et pourquoi?
J’aime les albums que j’ai illustrés pour des raisons différentes, que ce soit le contexte de réalisation, la tonalité de l’histoire ou autre. Le croque-en-murs marque néanmoins pour moi un nouveau départ, notamment du fait du changement de médium.

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Un crayonné et une illustratrion finale pour «Le croque-en-murs» (© Jérémy Pailler, © Kaléidoscope)

Qu’est-ce qui vous inspire?
Ce qui m’inspire en priorité, ce sont les voyages que j’effectue à l’étranger: des sas de découvertes, de rencontres et de respiration.

Pouvez-vous décrire votre processus de création?
En quelques étapes clés: je réalise un chemin de fer rapidement après que les idées ont émergé de la lecture du texte, je puise dans ma bibliothèque photographique (je prends énormément de photos au cours de mes voyages, visites, balades, etc.) puis je détaille le design des personnages. Et enfin, je passe à la réalisation des illustrations, en suivant plus ou moins mon instinct.

Comment choisissez-vous les textes que vous illustrez?
Je cherche avant tout l’émotion dans les textes que je lis. J’affectionne les personnages complexes et solitaires, les histoires dans les histoires. Et j’ai un appétit pour la nouveauté: j’ai très envie de fréquenter de nouveaux genres que je n’ai pas encore abordés avec mes crayons et mes pinceaux!

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Trois albums en collaboration avec des auteur·rice·s: «Le Brutalone» (texte d'Alexandre Lacroix), «La fougère et le bambou» (texte de Marie Tibi) et «Le pays du grand ciel» (texte de Nathalie Wyss) (© Kaléidoscope)

Avez-vous un projet en cours? 
L’album sur lequel je travaille en ce moment sortira pour Halloween aux éditions Kaléidoscope! J’en signe à la fois les illustrations et le texte.

Qu’aimez-vous dans le fait d’écrire vos propres histoires? Le processus d’illustration diffère-t-il? 
Il n’y a pas de processus d’appropriation ou d’interprétation puisque je mets sur le papier mes propres idées, à partir des univers qui m’intéressent (comme le prochain, sur une thématique qui me tient particulièrement à cœur en tant que fan de films de genre). Le processus d’illustration n’est pas nécessairement différent dans la mesure où j’écris mes textes sans anticiper ce que je vais dessiner. Mais c’est un certain plaisir de mener un projet d’album de manière «complète», j’ai le sentiment de partager une histoire que j’ai construite de toutes pièces. Cela n’enlève rien pour autant à la joie que je peux ressentir dans le développement visuel d’un texte signé par un auteur ou une autrice dont j’aime le travail ou la sensibilité, et qui me propose des pistes narratives auxquelles je n’aurais jamais pensé par moi-même.

Vous reste-t-il encore des rêves à réaliser?
Je suis intéressé à l’idée d’essayer de nouveaux formats, de me confronter à différents publics et de continuer de faire évoluer mon dessin. Donc des rêves oui, il y en a plein, dont certains que je ne soupçonne peut-être pas encore.

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Illustration d'auteur

Jérémy Pailler

française