172 heures

2019. Afin d'améliorer son image auprès du grand public et d'assurer sa pérennité, la NASA révèle l'existence d'une base lunaire construite dans les années 1970 et organise un concours international : trois adolescents vont être tirés au sort et vont pouvoir passer une semaine sur la lune. Antoine le Français, Mia la Norvégienne et Midori la Japonaise sont les heureux élus. Un peu inquiets, ils vont d'abord suivre une préparation à Houston et faire connaissance avec l'équipe d'astronautes qui les accompagnera. Le grand jour arrive enfin. Mais, si le voyage se passe bien, l'arrivée à la base est plus chaotique... La NASA aurait-elle tu des informations ?

172 Heures sait jouer avec nos nerfs et cultiver son mystère. A un début plutôt lent qui permet de faire connaissance avec les personnages – comme pour mieux regretter ce qui va leur arriver -, succèdent des rebondissements tambour battant, de plus en plus angoissants et glaçants. Johan Harstad, dans une grande tradition de l'horreur, ne fait que suggérer des causes, provoquant chez le lecteur autant une envie de tourner la page que de refermer l'ouvrage ! On soupçonne à juste titre la NASA d'avoir caché des éléments et d'avoir consciemment envoyé ces jeunes, l'équipe vers la mort. Car l'auteur n'hésitera pas, et vite, à redistribuer (et diminuer) les cartes : seul un des héros (et encore faut-il « apprécier » les dernières pages) survivra à « ce » qui se passe. Il est difficile d'exprimer davantage le « ce » sans vraiment gâcher un plaisir de lecture : restons-en là et insistons sur l'écriture machiavélique de simplicité, d'excellente qualité et élégamment traduite. Produisant le même effet qu'un blockbuster hollywoodien, 172 Heures n'a pas été pensé un seul instant en vue d'une quelconque adaptation cinématographique. A découvrir le cœur bien accroché.