Aliocha, l’épouvantail

On est tout d’abord frappé par les illustrations, très belles de cet album. Deux aspects essentiels en ressortent : la composition et les couleurs qui donnent un style à la fois naïf et poétique au conte. La mise en scène rigoureuse des volumes, des rapports géométriques qui naissent de la juxtaposition d’éléments associés de façon fantaisiste apporte originalité à ce livre aux tons gris et rouges. C’est pour Andreï Khalipine, artiste d’origine russe, un jeu d’enfant de rythmer ses compositions picturales qui dépouillent la réalité de tout aspect inutile. Il trouve son inspiration dans le folklore et l’univers de son pays natal. Le nom « Aliocha » qui figure en gros sur la couverture annonce le style des illustrations.
Tout évoque le conte populaire : les petits vieux vivant à la campagne, le personnage principal : un épouvantail, l’histoire qui parle des saisons et de la nature qui renaît avec le printemps. Andreï Khalipine possède un dessin personnel, qu’accompagne très bien le texte de Marie Lasseray. Elle décrit un monde agricole où la vie est difficile et le temps passé au travail, important. Après un moment de stupeur et de découragement dû à la ruine de son potager, le petit couple de vieux finit par vivre des heures paisibles à l’ombre de l’épouvantail, transformé en pommier aux fruits utiles et sucrés. L’album se termine par une note joyeuse et une couleur picturale annonçant une vie plus heureuse.