Ava (T. 4). Ava préfère l'amour

Heureusement sans séquelles, Ava sort d'un coma assez grave suite à son accident à la maison de Victor Hugo, Hauteville House. Sa première pensée ne va pas à son adorable petit ami Alistair, mais à la trahison de sa mère, qu'elle a surprise parlant à Harald, son meilleur ami-fantôme viking... Serait-elle elle aussi une consolatrice ? Lui aurait-elle menti pendant seize longues années de solitude pour Ava ? Quitte à passer pour une capricieuse inconsciente, la jeune fille est bien décidée à pousser sa mère dans ses retranchements, et à continuer sa formation auprès de la vieille Cecilia.

Que de rebondissements ! Maïté Bernard accélère le rythme et le romanesque de ce tome décisif, où les secrets se dévoilent à tour de pages. Mère secrète au-delà du raisonnable, boyfriend éberlué, évanouissements à répétition sont le lot de l'héroïne qui veut concilier ses deux vies envers et contre tout. Ainsi, suivie de près par un narrateur externe et par Harald, elle n'oublie pas son rôle de consolateur et se lance dans une opération d'envergure terrifiante sur la petite île d'Aurigny.
Et toujours, le ton subtilement pince-sans-rire, abrupt juste ce qu'il faut, délicieusement introspectif sous sa réserve, ravit le lecteur complètement accroché à ce petit monde. La fin impeccablement soignée ouvre encore une fois de nouvelles possibilités : il faudra donc ab-so-lu-ment lire la suite de cette série, véritable bonheur renouvelé, enchantement d'une intelligence amusée.
« Victoire avait mis une condition au retour d'Ava au pensionnat. Que le fantôme le plus terrifiant qu'aient connu les îles Anglo-Normandes accepte de s'installer au milieu de quatre-vingt-sept demoiselles bien élevées de six à dix-neuf ans. Rien ne faisait peur à Harald. Il avait accepté. » (p. 192)