Benjamin Fils de Flic : les trois premières enquêtes

La série « Benjamin fils de flic » relate les aventures de Benjamin, qui vit à Paris avec son père, l’inspecteur de police Lampion. Le jeune garçon, aidé de son ami Boubakar, a l’habitude d’enquêter discrètement sur les affaires de son père, et même de les résoudre à sa place… Trois ouvrages sont rassemblés en un tome grand format.

Stalingrad Palace : Quelqu’un fait les poches, au cours des séances, des clients du cinéma le Stalingrad Palace. Benjamin et Boubakar mènent l’enquête tandis que l’inspecteur Lampion piétine dans la sienne : ils découvrent, après avoir perdu comme appât la belle montre de l’inspecteur, qu’il s’agit du projectionniste.

Le Corbeau et les canards : Les canards du parc des Buttes-Chaumont disparaissent mystérieusement. Benjamin explore toutes les solutions et met à jour le trafic d’un restaurant qui a du mal à assurer tous ses frais…Un petit message anonyme de Benjamin mettra l’inspecteur Lampion sur la bonne piste.

Feu à volonté ! : Un immeuble brûle entièrement, obligeant les habitants, des familles d’immigrés, à loger provisoirement à l’hôtel. Benjamin et Boubakar pensent qu’il ne s’agit pas d’un accident. Ils finissent par démonter l’astuce du propriétaire et de l’assureur, aidé d’un jeune Noir de l’immeuble.

Cette petite série sympathique s’inscrit parfaitement dans la lignée de la collection Souris Noire de Syros : des enquêtes menées par des jeunes, sur un ton réaliste et citoyen, et dans une écriture simple et solide. Le contexte parisien, un narrateur externe et une structure classique lui donnent la touche du « roman policier français » dans sa plus pure tradition, mais détourné ici puisque les collégiens sont plus rapides et malins que les adultes.
Humour, malice sont présents : Boubakar avec un rôle de grognon qui suit Benjamin, l’inspecteur Lampion et sa – relative – lenteur à comprendre, les policiers assez stéréotypés... Cet aspect permet à l’auteur de développer sans complexe de pessimisme des sujets plus ou moins graves, parfois brûlants d’actualité (voir Feu à volonté ! sur la question du logement et de l’intégration). Le contexte social, dans ce qu’il a de riche mais aussi de négatif, est particulièrement appuyé, avec un XIXème arrondissement parisien de mélanges des cultures. On retiendra une jolie petite marque de fabrique de l’auteur : à la fin de chaque épisode, le père de Benjamin cite une maxime qui laisse à entendre qu’il n’est pas totalement dupe de son fils…