Bonhomme pendu

Rascal, une fois n’est pas coutume, dresse le gibet et conte le récit d’un vrai gibier de potence. Tout commence ici par la fameuse citation de Rimbaud sur les voyelles et par l’image de la mort. On pourrait croire à un album d’épouvante, qui ferait peur aux plus petits. Il n’en est rien. C’est plutôt à une introspection, à un parallèle entre le « pendu » et l’artiste, que nous convie ici Rascal. Jeu de devinettes, jeu de mots, jeu de l’oie, jeu d’images, voici pour Rascal le célèbre jeu du pendu. On dresse la potence, puis bientôt apparaît un petit bonhomme que pourra se retirer « comme les acteurs ». On pourra être troubler par la démarche de Rascal, entre poésie et douleur, entre rire et humour diabolique (un tableau retourné : un croute ; un mouchoir étandu : un pleurnicheur). Il n’empêche que, même surpris, les indices et les mots nous invitent à une belle méditation. Un bel album.