Brundibar

Pepicek et Aninku, petits enfants juifs, vivent dans le Prague des années 40 envahi par l'armée allemande. Alors que la traque nazie contre le peuple juif fait rage, Pepicek et Aninku voient, impuissants, leur mère tomber malade. Comment vont-ils réussir à la sauver alors qu'ils ne sont encore que des enfants, qui plus est sans le sans le sou et montrés du doigt par les membres de la bonne société ? Ballottés, rejetés, piétinés ou ignorés, ils trouvent un instant refuge sur la grand-place, qui, pour leur grand malheur, est le lieu d'expression libre d'un affreux personnage, Brundibar, qui, sous ses airs de chanteurs des rues, cache sa véritable nature de dictateur, faisant de ses chansons le porte-parole de sa monstrueuse propagande. Tandis que l'ombre d'un aigle en noir, rendu terriblement inquiétant et terrifiant par Maurice Sendak plane sur le livre…


« Brundibar est à l'origine un opéra tchèque de Hans Krasa sur un livret d'Adolf Hoffmeister. Il a été crée clandestinement dans un orphelinat de Prague au cours de l'hiver 1942-1943, et a ensuite été joué dans le ghetto modèle de Theresienstadt où avaient été déportés la plupart des artistes ayant participé à sa création.
Le fait que les héros soient des enfants, le vent de rébellion qui animent l'œuvre ont fait de Brundibar l'un des plus grands symboles de l'esprit de résistance du ghetto. »

Extrait de la quatrième de couverture.



Brundibar est de la trempe de ces livres qui ne s'oublient pas, que, plus tard, les petits bouts devenus adultes, liront à leur tour à leurs enfants et, quelques décennies après, à leurs petits-enfants. D'année en année, de déménagement en déménagement, de prêt en prêt, cet album passera de main en main. La couverture s'abîmera, les pages se corneront, mais le charme opérera toujours. Le temps n'aura aucune prise sur cette histoire.

Brundibar est non seulement intemporel, mais surtout indémodable, car il ne s'inscrit dans aucun mouvement, grâce notamment à ses illustrations si particulières, à la fois tortueuses et décalées, avec leurs personnages aux gros traits, leur humour noir qu'elles laissent échapper à demi-mots et leur pouvoir de revendication contre un fléau innommable…

Cet album a le mérite de coudre une histoire pour les enfants sur l'Histoire avec un grand H, de parler de l'extermination des juifs sans donner l'impression de mettre ce sujet au centre du récit, jouant d'allusions, d'évocations et de représentations subtiles tant dans le texte que l'image… Brundibar avec Pepicek et Aninku, c'est un peu à Maurice Sendak (mondialement connu pour Max et les Maximonstres) et Tony Kushner ce que fut Hansel et Gretel pour les Frères Grimm.

Un grand classique de demain…