Bunker Story

Dans un bunker d’expérimentations génétiques dirigé par son père, Sabrina vit confinée depuis sa naissance. Une maladie rare la rendrait sensible aux rayons du soleil. Un projet de rendre intelligent un rat tourne mal : celui-ci, nommé Romuald, se cache dans un recoin du bunker. Il a mordu le père de Sabrina dont la santé décline alors (l’assistant du professeur a en effet lui aussi fait une expérience secrète sur le rat, apparemment dangereuse). Sabrina recueille Romuald et projette de s’enfuir avec lui, après avoir détruit toutes les cages des autres rats. Dans une scène mémorable, les rongeurs dévorent le père de Sabrina. La jeune fille sort dans un cimetière militaire le jour de l’Independence Day, et un gardien écrase Romuald. Elle n’était pas malade, mais devait être protégée des médias, du fait qu’elle est un clone humain…

Les premiers chapitres alternent les visions de Romuald et de Sabrina jusqu’à ce que les deux se rejoignent dans un narrateur anonyme : c’est bien vu et cela évite de longues explications sur les capacités intellectuelles de Romuald. Mais le reste est compliqué… L’histoire est cohérente, cependant il est assez désagréable de n’avoir que des bribes d’informations, que l’on oublie dans de nouvelles bribes digressives, avant de reprendre les éléments précédents pour avoir l’explication… D’ailleurs, certaines questions restent sans réponse dans ce roman. Sabrina et Romuald n’arrivent pas à gagner une profondeur psychologique suffisante pour les rendre attachants, malgré les monologues intérieurs très (trop) nombreux. On ne peut pas reprocher à ce livre d’être « froid », puisque cela correspondrait bien à l’atmosphère dure de la vie dans un bunker, mais le lecteur finit par se demander si l’auteur a bien maîtrisé son écriture. Dommage, le sujet – d’actualité – est intéressant.