Cap Horn, tome 1 : La Baie

Nous voici embarqués vers un territoire magnifique, rude et désolé, une terre du bout du monde encore peu fréquentée en cette fin du 19ème siècle : la Terre de Feu. Trois hommes y chevauchent au soleil couchant ; on sent le drame en voyant la main de l’un d’entre eux dégouttante de sang. On comprend qu’ils sont en fuite et en mauvaise posture. Ces chercheurs d’or ont trahi leurs associés et emporté le butin. Au même moment, sur l’océan en colère, Jason Low tente de maintenir son voilier à flot et de doubler le cap Horn pour rejoindre le Pacifique. Au même moment encore, on croise le Bison, navire emmenant une expédition cartographique venue étudier ce bout du monde. Tous ces hommes vont croiser leurs destins dans la mission où l’arrivée d’un bateau constitue un événement qui rompt avec la monotonie et l’isolement quotidiens. On a sans doute beaucoup à découvrir sur ces hommes qui ne sont peut être pas ce qu’ils paraissent. A suivre donc …

Ce premier volume, qui met en place le décor somptueux et les différents protagonistes, est fort prometteur et l’histoire en est déjà dense. On y entre à l’aide de différents procédés narratifs comme si chacun des personnages accompagnait le lecteur. Plusieurs thèmes affleurent déjà : la propriété de la terre, le sort des populations indigènes, l’avidité devant l’or.
On sent aussi que les personnages ont un passé lourd, douloureux, dont on nous dévoilera des pans dans les albums prochains. Enfin, saluons la virtuosité graphique de E. Riboldi, dessinateur italien, qui campe des paysages magnifiques agités par les vents et baignés de lumières crépusculaires.