Catacomb City (T.2). La rébellion

Enorme rat blanc destitué de son poste de Commandant de la cité des Catacombes, Billycan est devenu chef d'une horde de rats des marais. Il les entraîne dans l'idée d'envahir Nightshade, la petite ville reconstruite en sous-sol par Juniper et toute une société de rats intelligents et de bonne volonté. Obéissant à un instinct pour le moins civilisé, ces souris pas comme les autres ne font que capturer un Billycan blessé. Juniper lui injecte alors un sérum, soi-disant de vérité. La réalité est un peu plus complexe, enfouie dans le passé d'un Billycan devenu tout doux...

Ce sont des rats, mais, n'était-ce une queue qui bat ou une fourrure douce, on dirait des hommes : leurs comportements, leurs émotions, leurs ambitions sonnent de manière très juste, entre dialogues enlevés et récit d'un narrateur omniscient. Nous sommes dans le roman d'aventures, tendance épique, avec ses nobles héros et ses méchants fourbes : la dissimulation devient en effet un ressort important de ce second ouvrage. De fait, le lecteur ne peut être que captivé, alors même que le personnage principal n'est plus le jeune et brave Vincent du tome précédent, mais l'affreux Billycan, rat de laboratoire à la vie douloureuse.
Sang, violence, abandon, exil, maltraitance : les thèmes traités parmi les différentes intrigues sont lourds, renvoyant le roman junior à un ouvrage plus mature, quelque part entre Les Garennes de Watership Down (Richard Adams) et une « science-fiction » franchement réaliste autour de l'expérimentation animale. Hilary Wagner montre une ambition certaine, prévoit des rebondissements retors, fait frissonner le lecteur sans vouloir forcément lui plaire. Il y a bien quelques maladresses agaçantes, comme lorsque les rats de Nightshade font montre d'une grandeur d'âme excessive, ou lorsqu'ils portent la notion de famille aux nues. Mais il y a surtout un projet d'auteur original, mêlant le monde des bêtes au nôtre pour... le pire, pas le meilleur. A découvrir par des amateurs curieux !