C'est papa qui découpe

Le petit cochon de Pierrick Bisinski a toujours de bons gros yeux ronds, admiratifs peut-être devant la dextérité de son père. « C’est Papa qui découpe » raconte le petit, et il assiste étonné aux formes qui se déforment, se transforment. Deux triangles de papier noir, quatre fins rectangles et c’est parti pour la magie ! Le petit ne devine pas tout de suite, il faut l’enrôler dans la tâche pour qu’il s’autorise à chercher, trouver, proposer. Le père ne donne pas les réponses et la lecture partagée avec des petits les amènera à interpréter les formes : des arbres, un masque impressionnant ?

Cette étape passée, d’autres morceaux noirs ouvrent une autre réflexion. Avec les morceaux, uniquement des formes géométriques, à l’opposé des rondeurs tout en couleurs des protagonistes, on peut construire un LOUP !... S’engage entre le père et le fils, un dialogue sur les inquiétudes du petit, un loup, peur, ami ? Dépassant sa peur, le petit transforme le loup en chien…

Avec humour et empathie, l’auteur et ses personnages nous racontent l’histoire de l’apprentissage. Un enfant apprend parce qu’on met à la disposition de son imaginaire des éléments dont il va se saisir. Il faut l’aider à se lancer, lui donner confiance. Il va apprendre aussi la différence entre la réalité, le fantasme et la fiction : un loup de papier ne mord pas ! C’est Papa qui découpe, mais c’est moi qui apprends. Une belle aventure sous des allures modestes !