Chenxi et l'étrangère

Lorsqu’ Anna White, jeune Australienne de 18 ans, arrive à Shanghaï au printemps 1989, pour passer quelques semaines chez son homme d’affaires de père, elle ne se doute pas qu’elle va vivre une expérience bouleversante.
A l’école des Beaux Arts où elle s’est inscrite pour y suivre des cours de peinture chinoise, elle fait la connaissance de plusieurs étudiants, dont Chenxi. Le jeune homme lui sert d’interprète et de guide dans la ville qu’elle ne connaît pas. Très vite, Anna se sent attirée par Chenxi, dont la vie et la culture sont pourtant éloignées des siennes. Elle a toujours vécu dans un milieu très aisé tandis que Chenxi se bat pour exister et milite dans un groupe d’artistes dissidents, qui lutte contre le régime communiste et risque sa vie pour cela. Avec Chenxi, Anna découvre les habitudes chinoises, la ville, les gens et l’amour. Malgré les mises en garde d’un ami français, Anna continue à voir Chenxi et tombe enceinte. Elle rentre en Australie quelques jours avant les événements de Tian’anmen pour y faire naître son enfant et n’aura plus de nouvelles de son premier amour. Mais elle écrit un livre, dans lequel elle relate les quelques mois qu’elle aura passé en Chine.
Sally Rippin puise dans son propre vécu d’étudiante en peinture traditionnelle pour écrire ce très beau roman. Elle a séjourné à Shanghaï entre 1989 et 1992 et l’on sent dans le texte toute l’expérience puisée durant ce séjour : les rues de Shanghaï, la vie des étudiants, les inégalités sociales, la condescendance des riches expatriés vis-à-vis des Chinois, la surveillance constante de la population, la difficulté à vivre des différences, à exprimer une opinion personnelle, à s’opposer au régime implacable, à trouver son propre chemin. Elle nous livre ainsi un roman politique passionnant, riche de fines notations, et un beau roman d’amour impossible et sensuel entre deux êtres que tout oppose.