Chère maman

Une femme écrit des lettres à sa mère. Consignées dans un journal intime, ces lettres ne sont pas envoyées à leur destinatrice. Le journal disparaît et tombe entre les mains de sa fille adolescente qui lui écrit à son tour. Tandis que les premières lettres relatent la difficulté d’une relation mère-fille, les dernières sont empreintes de complicité et d'affection.

Un décalage existe entre la mère imaginaire aimante que la scriptrice du départ aurait voulu avoir et celle, froide, qu'elle côtoyait au quotidien. En attente d'un signe d'amour qui ne vient pas, elle est prête à tout pour arracher les mots « je t'aime » de la bouche de sa mère. Leur relation est d'une complexité telle qu’elle prend des détours pour éviter de prononcer le mot « maman ». Elle devient mère à son tour et se rend compte que ce n'est pas un rôle aisé. La découverte du journal par sa fille est salutaire. Cette dernière décide de poursuivre l’écriture du journal. Non seulement elle comble ainsi le manque d’amour de sa « mamounette chérie », mais elle va aussi œuvrer à la réconciliation de sa mère avec sa grand-mère.

Sylvie Baussier affectionne le genre épistolaire comme cadre narratif. Elle met ici en exergue le mécanisme des relations intergénérationnelles. Un récit poignant sur le non-dit, les attentes et les amertumes. Une ode à la tendresse filiale, une déclaration d'amour touchante.