Code Amrita

Jonah, pirate informatique de 17 ans, est sorti de prison par quatre jeunes gens de son âge. Tous ont un ou des dons particuliers qui font qu’un dénommé Coldhardt les a recrutés afin de gagner, tout simplement, un maximum d’argent en mettant au point des vols élaborés. Il s’agit cette fois de retrouver la formule de l’Amrita, potion censée apporter la vie éternelle, convoitée par deux industriels rivaux pour lesquels Coldhardt travaille en même temps… Jonah, Tye, Patch, Connie et Motti vont affronter portes blindées, souterrains, coffres-forts et parchemins poussiéreux.

Dans la bonne humeur et la complicité les plus totales de ses personnages, Code Amrita approuve ouvertement la malhonnêteté, le pouvoir et l’argent. Le but avoué des protagonistes est de se procurer confort et luxe, point à la ligne. La vie éternelle ne les intéresse même pas, L’Amrita n’est qu’un moyen. Certes, ils ont tous eu une enfance difficile qui expliquerait leur comportement, certes, Jonah, sur qui la narration externe se concentre, se rebiffe de temps à autre contre ces pratiques. Mais il finit par décider de profiter du moment en s’habillant de marques et en jouissant d’objets technologiques perfectionnés. A moins qu’il n’ait voulu rester au sein du groupe au nom de l’amitié ? Le message n’est pas clair, plutôt tendu vers l’idée d’une richesse et d’une célébrité immédiates comme certaines émissions de télé-réalité peuvent en proposer. Ce seul aspect ne serait pas aussi gênant s’il n’était doublé d’une attention constante portée aux habits (donc l’apparence), d’un humour adolescent vulgaire et de nombreuses séances alcoolisées aux effets souvent valorisés. Les personnages incarnent chacun un type (la métisse indépendante, la jolie blonde qui se sert de son charme, le petit débrouillard que les autres maternent…), adolescents évidemment décontractés aux fêlures cachées. L’auteur a voulu plaire à son public, et s’est cassé le nez sur des clichés. Son roman très bien rythmé et pas si mal écrit ressemble à une série télévisée pour jeunes adultes, et ce qui serait supplanté à l’écran par l’action ressort à l’écrit, laissant une impression d’un peu raté au lecteur.