Cœur noir

Le Surinam du début du XVIIIe siècle, colonisé par des planteurs hollandais et leurs esclaves venus d’Afrique, est en proie à des conflits avec les Français. La famille de Marie-Louise, dite Map, est en danger. Map s’enfuit avec Kwasi, jeune esclave de son père chargé de la protéger. Ils atteignent un village de marrons (esclaves en fuite) au cœur de la forêt, où Map est adoptée par ces hommes et femmes aux passés douloureux. Elle prend alors conscience de la cruauté de l’esclavage. Un peu plus tard, Map est ramenée auprès de son père, et on cherche à l’interroger sur la localisation du camp des esclaves échappés… Elle décide alors de suivre son cœur, et de repartir vers Kwasi, dont elle est tombée amoureuse, et Séry, sa plus proche amie au village.

Une très belle histoire d’amour et de tolérance, sur un fond historique bien documenté : le deuxième roman pour la jeunesse de Joyce Pool conjugue parfaitement romanesque et éducation. La transformation de Map se fait insensiblement au cours de ses aventures, qui sont plausibles. On appréciera la petite note explicative préliminaire sur les langues employées par les protagonistes, ainsi que le glossaire final.

Pour poursuivre la lecture sur le même thème, on peut penser à Chasseur de Noirs de Daniel Vaxelaire (Flammarion, 2000), et tout récemment Maîtresse de Valérie Martin (Albin Michel, 2004). Les deux sont un peu plus ardus, mais prolongeront efficacement la réflexion.