Contredanse

Turin, années 1970. Mariolina rêve de devenir danseuse étoile. L’apprentissage est dur. Mais ce ne serait rien sans les moqueries de Madame, la directrice de l’école de danse.
Amateurs de petits tutus rose, passez votre chemin ! L’héroïne et narratrice Mariolina est une jeune fille introspective et sensible, qui pense au moins autant qu’elle danse. Elle raconte son parcours de danseuse classique, depuis les débuts complexés (elle trouve qu’elle a de grands pieds) jusqu’à la fin radicale au Théâtre royal – qui rejoint alors plus ou moins le présent de la narration –. La danse apparaît comme une maladie, une gangrène obsédante qui empêche de s’aimer et d’apprécier la vie. Les relations avec les parents, la famille, les amies, sont toutes envahies par des considérations compétitives, perfectionnistes, exclusives. L’écriture est dure, précise, sans aucun affect positif. Le lecteur a alors littéralement l’impression de voir (re)naître Mariolina à la vie dans les dernières pages. Reste à dissocier l’influence de la danse, ici néfaste, d’une période forcément en dents de scie comme l’adolescence. A voir aussi : un documentaire d’Olivier Pighetti, Les tout petits rats de l’opéra (2006), une plongée instructive au cœur des coulisses enfantines de l’Ecole de l’Opéra de Paris.