De l'autre côté du pont

A onze ans, Viji habite une campagne indienne avec un père violent, une mère soumise et une sœur handicapée mentale. Pour sauver la fragile Rukku, Viji fuit avec elle jusqu’à la ville. Un chiot errant les rejoint. Les filles rencontrent aussi deux garçons, des enfants des rues qui gagnent quelques roupies en triant dans les décharges à ciel ouvert… Un quotidien misérable commence, ponctué de beaucoup d’amitié et de quelques bonbons. Contre toute attente, Rukku améliore l’ordinaire en fabriquant et vendant des bijoux de perles. Mais parce que le roman est fait de telle façon que Viji écrit a posteriori une longue lettre à Rukku, on devine que la fin est compliquée… Viji pourra visiblement connaître une nouvelle vie dans un foyer, espérer devenir institutrice, mais qu’en aura-t-il été de sa sœur ? Abordant castes, religions, handicap, place des femmes, le récit poignant ne cache aucun aspect de la misère la plus crasse mais sait aussi rester tendu vers l’avenir comme tous les enfants du monde le sont. Superbe.