De quelle couleur es-tu ?

Elle est bien curieuse cette fillette qui interpelle le lecteur du coin de l’œil avec cette question impertinente : de quelle couleur es-tu ?

Légère et court vêtue, dansante, elle répond à sa question par « Moi, je suis couleur caramel » et cela nous donne la clé de l’album.

Nous sommes sans doute dans les Caraïbes et au fil des pages, elle va mettre l’accent sur la grande diversité de la population autour d’elle. Petit à petit, on la suit, elle traverse des scènes où les personnages en action sont définis joyeusement par leur couleur avec une grande invention. « Ma grande sœur est bois de rose, mon petit frère, anis étoilé. » Elle va ainsi détailler ses parents, ses grands-parents, « Papy-cyclette est gousse-vanille » et « Mémé Zaza, terre mouillée », mais aussi ses amis et ses voisins. Peu à peu une fête se dessine et motive le sentiment d’euphorie malicieuse qui nous saisit. Les personnages sont saisis au vif, un petit dans sa chaise haute, la maman à sa machine à coudre. Un gâteau sur lequel on peut lire « bienvenue », des lampions, des confettis, la fièvre monte, on attend quelqu’un.

Les illustrations lumineuses cernées par un fin trait noir se densifient avec de nombreux personnages jusqu’à une jolie chute bienvenue. Sans moralisme, avec une belle énergie, et un style alerte Pascale Bougeault défend une vision positive de la diversité saluée par la préface de Patrick Chamoiseau. Un album dynamique pour combattre les exclusions d’âge, de sexe ou de couleur, chacun trouve sa place et c’est heureux !