Des heures jardinières

Je sais le livre n’est pas neuf mais le vent de l’ouest vient de le poser sur mon bureau. J’y ai retrouvé le Migozzi jardinier dont j’aime le plus récent Un rien de terre aux éditions de l’Amourier (2000). Ce Migozzi qu’il serait réducteur d’appeler le poète jardinier malgré l’importance du jardin dans sa vie comme dans son œuvre.

Travailler la terre comme les mots. Ou l’inverse. Migozzi lui-même sait-il ce qui précède l’autre. Main à crayon, main à bêche. Un même soin, un même amour, une même quête. Et cela est l’essentiel. Lire les heures jardinières, sorte de journal de bord du jardin durant une année, éphéméride poétique, c’est simplement pousser le portail et arpenter les allées d’un lieu où l’homme s’échange contre un rien de terre. En silence. Humblement.



C’est aussi entrer dans le mystère de l’écriture. On y suit pas à pas la naissance du poème au fil des jours. On y découvre au moins un des nombreux enjeux de la poésie : contre la perte, fixer le réel.

Patrick Joquel