Deux sorcières pour un garçon

Cette année, Rachel a tout pour être heureuse : elle maîtrise enfin ses pouvoirs magiques, et elle a à son bras le plus beau garçon du lycée, Raf ! Mais, pour se faire des ami(e)s, sa petite sœur, Miri se met dans la tête de passer avec elle son Samsorta, une cérémonie suivie par tous les jeunes sorciers du monde. Pour Rachel va se poser la grave question d’inviter Raf, et donc de lui dire ou non sa vraie nature…
Sarah Mlynowski aurait pu se contenter de tourner autour des aventures amoureuses et/ou magiques de son héroïne, enchaîner les épisodes sans réelle progression. Elle préfère la mettre dans des situations difficiles qui la font devenir plus mature et prendre des tournants dans sa vie. Bien souvent comique, notre narratrice est une jeune fille avec des problématiques classiques malgré son caractère sorcier : oser exprimer ses émotions, garder une place dans le cœur de son père qui a refait sa vie, s’accepter telle qu’elle est physiquement et psychiquement, trouver un garçon avec qui elle sera naturelle sont des défis pour elle. Préparé tout au long de l’année, le Samsorta, sorte de Bat-mitsvah de la religion juive, marque donc bien un passage vers un âge nouveau, celui où Rachel va revendiquer son identité certes de sorcière, mais aussi d’adulte qui décide et assume. La sage petite Miri, elle, va en profiter pour régler son problème de timidité. Ecrit tout en dialogues, avec des passages courts dans les pensées de Rachel, Deux Sorcières pour un garçon n’est assurément pas de la grande littérature, mais il garde pour lui une certaine fraîcheur, une justesse qui le rapprochent volontiers du modèle de la série télévisée « Ma Sorcière bien-aimée » : agréable, donc, et certainement pas le pire des romans pour filles !