La collection Lansman Jeunesse propose aux jeunes du primaire et du début du secondaire, des pièces de théâtre mises en livre pour un double plaisir, celui de lire mais aussi d'inciter certains de s'essayer au jeu théâtral. Dédié par l'auteur "à tous les amoureux", ce texte rapporte les interrogations de Théo (8/9 ans) et de Lisa (même âge), deux enfants que la vie s'apprête à séparer. Lisa est amoureuse de Théo, elle tente de le lui faire comprendre et de l'amener à lui avouer que ce sentiment est réciproque. Au fil des échanges, toutes les questions que se posent bien des adultes sont abordées : comment sait-on qu'on est amoureux ? Est-ce que l'amour fait souffrir ? Y a-t-il un âge pour être amoureux ?
Si l'intention de l'auteur ne manque pas d'intérêt, deux écueils majeurs n'ont pas su être évités : il est peu crédible que des enfants aussi jeunes poussent aussi loin la subtilité de leur réflexion et utilisent pour parler entre eux un tel vocabulaire, même si l'auteur a crû bon d'émailler son texte de quelques expressions "jeunes" : "ça me fout les boules", " ... pas aussi naze", "plein de trucs" ... alors que dans le même temps on rencontre des tournures franchement littéraires : "est-ce que tu crois EN l'amour", "peut-être NE SAVENT-ILS pas", "il y a bien d'autres SYMPTOMES" ... Le mot symptôme figure rarement au vocabulaire des élèves de CM1. On peut se demander si l'auteur n'a pas transposé dans un monde enfantin ses propres interrogations et figés dans des rôles d'adultes une petite fille qui veut qu'on lui dise "je t'aime" et un petit garçon qui cache ses sentiments et refuse de céder à une émotion jugée ridicule. Replacé dans un contexte adolescent, ce texte aurait peut-être gagné en crédibilité mais il aurait fallu reconsidérer l'aspect linguistique et grammatical pour le mettre en adéquation avec le public visé.

Chantal Hornoy

Présentation par l'éditeur

Faut-il croire en l'amour ? Question importante s'il en est. Surtout quand elle est posée en toute candeur à travers le dit et le non-dit de deux enfants que la vie va séparer. Car même s'ils ont quelque peine à se l'avouer, ils ont le pressentiment que ce qui les unit va se briser à la fin de cette dernière rencontre et les faire souffrir au moment des adieux.