D'or que landes ou l'étrange aventure d'Harvey Squire

Harvey reprend peu à peu le métier de son père, barbier. Le soir du Noël 1862, il est appelé au manoir des Fearnwood pour raser le propriétaire, décédé, avant son enterrement. Bien involontairement, il découvre la clé d’un secret que beaucoup convoitent. C’est le début d’aventures nocturnes frissonnantes…
Le potentiel littéraire de la lande grande-britonne est inépuisable. Denis Bretin le sait, puisqu’il campe son roman dans un XIXè siècle gothique à souhait, et puise aux sources celtes (l’alphabet oghamique) et romaines (le mur d’Hadrien). Et le choix du métier de barbier nimbe le roman d’une allusion au sanguinaire Sweeney Todd… L’atmosphère d’un folklore sombre de coin du feu est vite posée. Flanqué d’un camarade aussi intelligent que lunaire, d’une jolie fille sûre d’elle, et d’un libraire ancien aux intentions ambigües, notre héros et narrateur Harvey plonge brutalement dans un monde plus ou moins fantastique – on en reste toujours à la lisière -, à tout le moins mystérieux et angoissant. Empruntant au conte dans certains traits d’écriture, au policier pour le déroulé de l’intrigue, l’auteur mène son lecteur par le bout du nez, sans surenchère mais avec assurance. De nombreux qualificatifs et comparaisons, des phrases complexes, de longues précisions en notes de bas de page : un enthousiasme, une conviction transparaissent tout au long d’un récit pas forcément innovant mais captivant. Peut-être cet emballement pour l’histoire se fait-il au détriment de la profondeur des personnages ? Qu’importe, décidément, ces landes valent bien de l’or…