Eléonore et l’alchimiste (Les Colombes du Roi-Soleil, tome 6)

Issue d’une famille pauvre, Eléonore accepte le mariage avec un vieil ambassadeur allemand, en échange de l’éducation et la dot de ses jeunes sœurs. Mais Eléonore déchante à l’arrivée en Saxe : son mari meurt criblé de dettes. Elle survit comme elle peut, s’éprend de Johann, jeune alchimiste qui recherche le secret de la transformation du plomb en or. Le Prince de Saxe s’intéresse lui de très près au jeune homme, le séquestre bientôt. Eléonore revient en France pour essayer de trouver le moyen de le sauver.
Au départ elles étaient quatre, mais devant le succès de la série, Anne-Marie Desplat-Duc a décidé de faire vivre les personnages secondaires. Le résultat n’est somme toute pas décevant. Proche de Charlotte la rebelle, Eléonore est une fille indépendante, par bien des aspects en avance sur son temps : elle sillonne l’Europe seule et sans argent à la recherche d’un hypothétique secret, elle vit hors mariage avec un homme plus pauvre qu’elle… Fougeuse et inconsciente, la narratrice est aussi une jeune ingénue attachante lorsqu’elle « tombe en pâmoison », et on la suit avec grand plaisir. D’un point de vue historique, l’auteur offre dans ce tome des aspects plus brouillons que d’habitude : la vie en Saxe apparaît isolée du reste du monde, l’alchimie décline au XVIIème siècle, l’idée intéressante de la porcelaine chinoise est mal amenée. Plus recentré, le roman aurait certainement gagné en intensité. Reste un bon moment de lecture, écrit avec la qualité habituelle, que les amatrices savoureront.