En descendant le fleuve

Léon art & stories fête en 2022 ses dix ans d’existence. Cette maison d’édition installée près de Tours fait découvrir aux jeunes lecteurs les œuvres de grands artistes à travers la fiction. En descendant le fleuve est l'une des dernières parutions de la collection Art-Fiction et nous plonge dans l’univers du douanier Rousseau. Auteur-illustrateur, Mathieu Siam est lui-même en poste dans le service des douanes et s’est formé parallèlement à la littérature de jeunesse. Avec l’auteur de BD Thibaut Lambert, il vient de publier également sur le sujet un roman graphique, Les frontières du douanier Rousseau, aux éditions Michel Lafon.

En descendant le fleuve raconte comment un jeune garçon cloué dans sa chaise par la tuberculose apprend à faire évoluer son regard. Réduit à observer le monde depuis sa fenêtre, il ne voit autour de lui que « des nuages d’ennui ». Parfois, quand l’immobilité devient trop pesante, son papa le porte au dehors, sur les berges de la Seine. Et c’est là qu’un jour, comme dans un rêve, il se glisse dans une barque et se laisse dériver au fil de l’eau jusqu’à l’octroi de Paris où se trouve le bureau du douanier Rousseau. Un dialogue s’engage alors entre le peintre et le petit garçon qui découvre à travers les tableaux du douanier la force de l’imaginaire. De retour chez lui, le monde depuis sa fenêtre a alors pris une nouvelle dimension et le moindre détail devient prétexte à voyager.

C’est un texte riche en émotions  qui pose d’importantes questions sur le rôle de l’art, la transmission, la capacité à éveiller chez l’enfant un monde intérieur. Par la curiosité, il est toujours possible de creuser des brèches dans un monde fermé, et c’est là que réside véritablement l’aventure. Finement dessinées à l’encre noire, les illustrations touchantes de Mathieu Siam se confrontent à l’exotisme luxuriant du douanier Rousseau, emportant facilement le lecteur dans cette histoire où rêve et réalité s’entremêlent. A la fin, les toiles évoquées dans l’ouvrage sont reproduites et une double page résume avec des mots simples et sous forme de 7 questions-réponses posées par Léon, le petit caméléon, ce qui fait la singularité de l’artiste.