Fani

Fani arrive de province pour faire ses études à Paris. Réservée, légèrement enrobée, la jeune fille ne s'entend pas très bien avec ses colocataires. Elle trouve alors un petit boulot : tenir compagnie le samedi à une vieille dame fortunée, Flore. En effet, Flore supporte mal sa solitude depuis le décès de son mari, et son fils, ses petits-enfants ne comblent pas la longueur des journées. Fani et Flore deviennent les meilleures amies du monde. Un soir, le fils de Flore rencontre discrètement la jeune fille afin de s'assurer que sa mère est en sécurité. Puis, l'homme vieillissant, mal dans sa vie et dans sa peau, séduit Fani. Pire, il échafaude un plan afin de se servir de la jeune femme contre sa mère. Heureusement, cette dernière sait utiliser sa sensibilité…

Avec son narrateur omniscient qui varie facilement de point de vue, le roman écrit en phrases directes, au présent, fait avancer inexorablement son action. Le lecteur met du temps à comprendre où l'auteur l'emmène (même la toute fin est une surprise), mais il suit avec attention ces moments de vie si bien racontés. Car Christophe Léon se glisse aisément dans la tête d'une jeune étudiante comme d'une vieille dame seule… Le fils est peut-être le personnage le moins bien rendu, ou plutôt celui qu'on n'aime pas connaître, tant on pressent qu'il est malsain, obsédé par le matériel. En plus d'être une sorte de thriller à la sourde tension, le roman rend compte de faits de société très actuels. Percutant et perturbant.