Felicity James

Felicity déménage dans l’Oklahoma avec sa famille. Elle a du mal à se faire accepter au lycée, d’autant plus qu’elle est tout le temps perturbée par son don surnaturel : elle peut voir les auras des gens. Et justement, elle repère chez un professeur la couleur du « garn », du néant, signe d’actes très noirs… Aidée de deux amis, elle enquête, découvre que le professeur tue certaines personnes pour « capter » leurs pouvoirs. Elle réussit à l’éliminer avant qu’il ne mette le feu à l’école, et peut enfin apprécier son talent de « tisserin », celui de lier les auras entre elles.

Ce premier roman, destinée en priorité aux filles, se lit agréablement. Sans longueurs, à intrigue unique, il est écrit de manière très simple et vivante (parfois des passages « chattés » en messages électroniques). La dimension science-fictionnelle, via le thème des dons (des « visions »), s’insère insensiblement dans la vie quotidienne d’une jeune narratrice qui fréquente un lycée partagé entre le clan des « diam’z » et celui des « zéros » et rêverait de normalité. Les amours et les amitiés compliqués d’adolescents-types sont d’ailleurs au centre des découvertes progressives de Felicity en ce qui concerne ses capacités surnaturelles. L’heroïne est piquante, ses auto-apitoiements fatalistes correspondent parfaitement au mode ironique qu’affectionnent souvent les jeunes. Au final, le mélange des genres est harmonieux, plein d’humour. Le lecteur se laisse prendre au mystère du garn, au suspense distillé sans effets faciles. Une fiction facile et originale à conseiller à tout type de lecteurs.