Grrrrr !

Tibor du Clos de la Vorgne, dit Pupuce, est un chien d’intérieur. Sa maîtresse Marie-Amélie est bien gentille, mais le couve beaucoup trop. Tibor est déprimé, rêve d’aventures. Comme le vétérinaire a conseillé les promenades, Marie-Amélie embauche le jeune Jules. Jules emmène Tibor et Samy, un autre petit chien de luxe, dans les coins les plus reculés de la ville. Petit à petit, Tibor devient plus osé, retrouve des instincts. Avec son petit manteau vert-de-gris, il se prend pour un vrai soldat ! Samy est sauvé de son maître qui le bat, Marie-Amélie se détend : par ricochet, tout le monde bénéficie des changements de Pupuce.
Satire de la vie bourgeoise, éloge de la spontanéité, Grrrrr ! fait rire, mais bien moins que Ma Vie par Minou Jackson, chat de salon du même auteur. Pourtant, l’histoire est plus ou moins la même : un animal domestiqué à outrance retrouve ses origines plus sauvages. Les épisodes des promenades de Tibor sont un peu répétitifs, ses rêves de cow-boys et de soldats assez étranges : pourquoi introduire obligatoirement un univers humain guerrier ? Le personnage de Jules n’est pas très approfondi, et il est difficile de savoir s’il apprécie vraiment les deux chiens pour eux, ou pour l’argent qu’ils lui rapportent. L’idée de Samy, chien battu, est un peu dérangeante dans un livre que l’éditeur a classé dans une série « humour ». J’ai donc une opinion en mi-teinte de cette petite fiction, aux ressorts comiques mal exploités.