Gustave s’ennuie. Voilà qui est dit ! Quoi qu’il fasse, il s’ennuie. Qu’il lise, qu’il joue ou qu’il regarde la télévision, Gustave est un petit garçon qui trouve le temps long. Tout ce que lui propose sa maman n’est guère palpitant. « Je m’ennuie toujours, dit Gustave. […] Dessine, propose Maman. » Un pinceau et quelques tubes de peinture suffisent alors à Gustave pour s’aventurer dans un autre monde. Debout sur son lit, il peint le mur de sa chambre, créant un magnifique paysage de montagne, ensoleillé et verdoyant. Déjà, il s’évade… Sous son pinceau, apparaissent les traits d’une petite fille. Gustave s’invente une histoire : cette petite fille s’appelle Milly et…
Ni tenant plus, Gustave entre dans son dessin. Il se laisse guider par son imagination débordante, tout heureux qu’il est de faire connaissance avec Milly et de nouer une nouvelle amitié. Mais tout n’est pas encore au point dans le dessin de Gustave : il manque le vent pour faire voler le cerf-volant de Milly. Qu’à cela ne tienne ! Gustave reprend son pinceau et dessine le vent. Gustave a la sensation de faire un rêve éveillé : il rentre et sort du tableau pour donner vie à chaque désir de Milly. Dans ce monde que Gustave s’est inventé, tout est possible.
À naviguer ainsi entre rêve et réalité, Gustave en a oublié qu’il s’ennuyait. La rêverie serait-elle le meilleur remède contre l’ennui ?

Anne Godin