Hector et la théorie des flocons

Pour les fidèles du site Ricochet, Stéphanie Heendrickxen n’est pas une inconnue puisque c’est elle qui a écrit le documentaire ludique pour apprendre à lire : Le faunographe-phonémacédaire.

Aujourd’hui, c’est dans un genre totalement différent que je vous la présente ; par la publication de : Hector et la théorie des flocons.(aux Éditions Circonflexe). Non, non, je vous rassure, il n’est pas question d’un documentaire sur la physique ou la chimie mais une réflexion de Hector le manchot qui se demande d’où viennent tous ces flocons tombant sans arrêt dans ce pays qui est « au bout de la Terre. » Hector est un poète à n’en pas douter puisqu’il compare les flocons à de minuscules crabes qui se déplaceraient en biais.

Hector cherche en vain une réponse et va donc rencontrer plusieurs animaux qui tenteront de lui expliquer leur théorie : l’oncle Gulliver pense que se sont « des petits insectes qui se baladent dans le vent », Arabelle la renarde affirme que « c’est l’écume des vagues qui s’envole dans le vent ». Hector va ainsi de théorie en théorie plus poétiques et exagérées les unes que les autres hormis pour Boris le phoque qui, avec ses concepts logiques et scientifiques ennuie profondément le manchot –même s’il faut avouer qu’il a raison, il y des manières de faire comprendre les choses sans agacer son interlocuteur.-

À force de demander des conseils et d’en refuser les réponses, Hector trouve seul la solution simplement en levant les yeux : « la lune bien sûr ! »

Sans plus attendre le manchot appuie une longue échelle contre l’astre rond mais une surprise l’y attend : L’un de ses compères qui a déjà résolu l’énigme mais qui ne peux plus redescendre sur terre parce qu’il a le vertige !

Le problème est donc réglé mais suscite une autre question, alors…histoire sans fin !

Hector pourrait ennuyer son lecteur en posant toujours la même question à ses interlocuteurs mais la mise en page est astucieuse et remédie à cette répétition car au fil des pages, certains mots de la question disparaissent (j’avoue qu’à la première lecture, cette technique originale m’a surprise pensant avoie affaire avec un album défectueux !)

Les procédés utilisés pour l’illustrations sont riches et variés. Stéphanie Heendrickxen utilise aussi bien de la gouache ou de l’acrylique que du fusain, du papier collé, déchiré… Astuce enfin pour les flocons représentés par les roues crantées d’un vieux réveil. Sur certaines pages, elle crée des petits tableaux en noir et blancs d’une très grande finesse.

À découvrir pour un instant de tendre poésie