Histoires simples

Rascal aime les mots autant que les images. Ses « histoires simples » visent à l’épure, et aussi à la flèche qui décoche. En une page, nous plongeons dans un univers plus ou moins familier, nous faisons connaissance avec des personnages et nous assistons à la chute brutale d’une situation. Le mécanisme de la nouvelle est utilisé à plein, tandis que l’unique image accompagne plus qu’elle ne commente. On touche souvent à la philosophie, comme avec ce grain de sable au beau milieu du désert, ou à la mort (plus qu’à la naissance), avec des membres perdus au fil des pages : qui une jambe, qui un œil… Il est vrai que l’ensemble n’est pas très gai, mais profond. Ma préférée est celle de l’homme qui promène son chien, moment d’absurdité à donner le frisson. Un beau cahier artisanal, et une œuvre en fait pas simple du tout.