Hôtel de la paix

Dans un lieu indéterminé qui fait penser au Moyen Orient, palmiers et bord de mer, un hôtel familial, accueillant, nommé Hôtel de la Paix où habitent le narrateur, Bastien, fils de l’hôtelier et sa famille.

Le père, propriétaire sympathique, porteur des valeurs d’hospitalité et d’ouverture aux autres, irradie par sa présence calme et son autorité souriante. L’enfant au contact de la clientèle, s’imprègne des langues multiples des occupants. Tous plus divers les uns des autres par leur condition, modeste ou prestigieuse, amoureux, touristes ou hommes d’affaire, journalistes, professionnels ou écoliers en séjour d’études, tous trouvent leur place dans cette Babel heureuse.

Emmanuel Villin prend soin de nous laisser entendre Bastien parler de sa joie au contact de tous, de ses jeux innocents dans un vaisseau spatial imaginaire.

Jusqu’au jour où tout bascule.

L’illustration de Michèle Standjofski rythme le récit. Quelques tableaux pleine page ponctuent et renforcent les étapes du récit. La paix puis la guerre, la scène de danse, bonheur incarné, monte en puissance grâce aux véhicules volants imaginés par Bastien et se fracasse avec les figures patibulaires aperçues à travers la fenêtre dans le vestibule de l’hôtel comme un rude retour à la réalité.

La guerre est nommée. Très vite le climat change, et si l’hôtel reste un refuge, Bastien et les résidents s’installent dans un climat poisseux d’inquiétude.

La tension dramatique est bien construite et arrivent en catastrophe Monsieur Kazan et sa fille Liza. Désormais, Liza et Bastien forment le moteur de l’histoire, lorsque, point culminant, le père de Bastien est enlevé !

La chute ne fait pas de doute et les jeunes lecteurs suivront avec intérêt les investigations de Bastien et Liza. Ils découvriront Ralf, l’enfant soldat et savoureront comme le narrateur et son amie, le délicieux cocktail lait-fraise-menthe-pêche-limonade  final!

Un roman efficace, plein d’émotion, entre douceur de l’enfance et réel effrayant. Habilement dosé, un cocktail savoureux.