Il était une fois un garçon, un troll et une princesse

Edric, troll des forêts, recueille Christian, petit humain qui s’est enfui de chez lui. Onze années passent, Christian surveille à la longue-vue le château du roi et une de ses filles, qui lui paraît bien solitaire et mystérieuse. Il entame avec elle une correspondance par pigeons voyageurs et une amitié naît. La princesse Marguerite est malheureuse : tout le monde l’évite car elle a le don de deviner les pensées intimes de ceux qu’elle touche, son horrible mère veut la forcer à se marier… Christian sort de la forêt et se fait engager comme valet au château. Grâce à lui, Marguerite va déjouer un complot de sa mère visant à se débarrasser d’elle et du roi son père. Inopinément, Christian se découvre héritier royal : il peut ainsi épouser sa princesse.

Il était une fois un garçon, un troll et une princesse est un conte tout ce qu’il y a de plus classique dans sa structure, ses personnages et leurs attributs, ses lieux. Il est bien écrit et efficace à ce titre. Mais ce qui le rend si savoureux est bien sa modernité et sa drôlerie ! Les pigeons voyageurs sont chargés de « p-mails », Edric milite ardemment contre la fée Quenotte qui n’assume plus la logistique des cadeaux pour les dents de lait tombées, Christian et Marguerite lancent la mode du végétarisme… Le livre entier n’est qu’un enchantement de trouvailles de ce style, avec un narrateur omniscient complice du lecteur. Jean Ferris joue donc le jeu du conte traditionnel, mais on est sans cesse au bord de la parodie. A lire dès 10 ans, sans se laisser intimider par les 300 pages ! Quand on est un peu plus vieux, on apprécie aussi ce retour un peu détourné aux contes de l’enfance.