Inséparables !

Violette et son petit frère Bruno, orphelins, sont affamés par la sorcière Nasta. Les deux enfants s’échappent dans la forêt, mais Bruno est tenté par un gros gâteau. Envoûtée par Nasta, la nourriture le transforme en petit chevreuil. Violette continue à vivre dans la forêt, elle protège Bruno des chasseurs. Un jour, elle rencontre le roi qui tombe amoureux et l’épouse. Horrifiée de tout ce bonheur, la sorcière Nasta enferme Violette dans une colonne du château. L’instinct animal de Bruno fait comprendre la vérité au roi qui délivre Violette et condamne Nasta.
Petit conte classique, Inséparables ! rappelle furieusement Hansel et Gretel, ou plutôt son inverse. Violette et Bruno sont en effet maigres, et la sorcière ne veut pas les faire grossir pour les manger. S’alimenter symbolise en effet ici le fait de grandir, et donc un passage vers l’âge adulte et la liberté. Cette idée intéressante parlera fortement aux enfants - qui s’interrogent souvent sur le « quand je serai grand » -, de même que le thème de la gourmandise punie de Bruno… Pour devenir adulte, il faut savoir être courageux comme Violette, ne pas forcément céder à ses pulsions. L’écrin du message est celui d’un conte traditionnel : présence de la forêt, d’objets magiques, de transformations, d’épreuves et d’apparitions qui se répètent par trois fois, d’un roi, d’une reine et d’un château… La fin heureuse ne déroge pas à la règle. C’est la première pièce de théâtre de Fanny Carel, qui a déjà signé deux romans pour adultes, aux thématiques qui ne sont pas sans rappeler celle d’Inséparables ! Une œuvre intelligente et accessible.