Je suis née sous l'eau / Je suis né sous la terre

Faouzou est né une nuit de fin du monde dans une île balayée par des vents violents et des pluies diluviennes. Sa mère et sa grand-mère s'étaient cachées dans la cave destinée à garder la nourriture au frais. Quand la tempête s'est calmée, l'île tout entière était détruite mais le nouveau-né en pleine forme. Sa mère le nomma Faouzou (petite tortue) en hommage à l'animal qui pond ses œufs dans le sol. Le petit garçon grandit, entouré de l'amour de sa mère et de Koko sa grand-mère pour qui il va ramasser les fleurs qu'elle tresse ensuite en colliers de bienvenue. La nuit de ses neuf ans, Faouzou se rend sur la plage au pied d'un grand baobab pour y déposer des colliers en offrande aux tortues marines qui viennent pondre leurs oeufs.

Naida est née dans l'eau lors d'une terrible tempête après que la pirogue de ses parents a chaviré. Sa mère est morte lors de sa naissance, ayant juste eu le temps de lui donner son nom. Avec son père, elle a grandi sur la même île que Faouzou. Pour ses neuf ans elle se rend pour la première fois seule sur la plage où sa mère est morte pour y déposer des grains de riz en souvenir des deux gros sacs qui ont coulé lors du naufrage.

Les deux enfants se croisent, l'un et l'autre croyant à une apparition lorsqu'ils se voient.

Ces deux histoires sont écrites tête-bêche : qu’on commence par un côté ou par l'autre, par une histoire ou par l'autre, la perspective n'est pas la même ; fille de l'eau, garçon de la terre. Les deux récits se tissent l'un dans l'autre, s'enchevêtrent, mélangeant légendes et vie quotidienne de l'océan indien. Un très joli livre qui mine de rien, en dit beaucoup plus qu'il n'en donne l'impression et qui gagne à être relu pour en apprécier toutes les finesses.