Je vous écrirai

Paris 1955 : Malia est âgée de 18 ans lorsqu'elle quitte le giron familial pour étudier la philosophie à la Sorbonne. Cohabiter avec sa fidèle amie Gisèle met du baume au cœur à cette jeune femme discrète et issue d'un milieu modeste. Seule ombre au tableau : ses parents. Ils l'obligent à entretenir une correspondance journalière. Pour financer ses études, elle devient employée de maison au service d'un couple d'intellectuels aisés qui encourage notamment le travail des femmes. Malia connaît enfin le bonheur. Elle, qui depuis toujours se sentait étrangère à sa famille, découvre une autre manière de penser le monde. Elle s'inscrit à des cours de théâtre et tombe sous le charme du metteur en scène Nicolas Gounilev. Leur différence d'âge n'est pas un frein à la très belle connivence intellectuelle qui les unit. Mais un terrible secret familial va bouleverser cette idylle platonique…

A travers ce récit biographique ponctué de références cinématographiques et théâtrales, Paule du Bouchet relate la vie de Malia, jeune héroïne animée par un ardent désir de connaissance et de savoir. Mais les lettres reçues de sa mère entachent son bonheur. A coup de chantage affectif, cette dernière encourage sa fille à revenir le plus souvent possible à la maison. Pire encore, elle empêche son mari mourant de lever l'omerta sur le secret de la filiation de Malia. Angèle sombre petit à petit dans la folie et meurt en tentant d'assembler ou d'oublier ses trop nombreux non-dits. La vérité éclatera dans toute sa violence dans une correspondance retrouvée. « Je vous écrirai », phrase lourde de sens pour cette très belle héroïne, partagée entre deux mondes antagonistes, (sa famille et ses amis), mais qui réussit le tour de force de rebondir et de créer son propre univers. Ce roman fort et percutant fait partie de ceux que l'on a envie de garder en soi pour les écouter encore.