King of Scars

Depuis la bataille qui l’a opposé au Darkling, le roi Nikolai n’est plus le même : il est habité par une créature monstrueuse se réveillant certaines nuits pour commettre des actes irréparables. Accompagné de sa fidèle commandante Zoya, le monarque va se lancer dans un périlleux voyage censé le libérer de cette emprise, pour qu’il redevienne enfin comme avant. Mais peut-on tuer son monstre intérieur sans y laisser un peu de soi au passage ?

King of Scars fait partie d’un cycle de romans nommé le Grishaverse, d’après la trilogie qui le compose mais aussi en référence aux personnages qui peuplent cette série, les Grisha, des magiciens ayant le pouvoir de contrôler les éléments, entre autres. D’après mon expérience, il n’est pas absolument nécessaire d’avoir lu les autres ouvrages formant le Grishaverse pour apprécier celui-ci, car l’auteure fait tout de même de nombreux retours sur les événements passés et explique bien les relations entre les personnages, ce qui permet au lecteur de s’y retrouver. Toutefois, pour saisir toutes les subtilités de l’intrigue et du parcours, de l’évolution des protagonistes (et ainsi s’y attacher encore davantage), il est peut-être conseillé de faire une petite recherche au préalable sur les romans précédents…

Quoi qu’il en soit, l’imaginaire développé dans ce livre est très intéressant et bien construit. Il est assez original d’avoir affaire à des saints en plus des magiciens, un mélange entre deux dimensions, l'une fantastique et l'autre religieuse. Cela laisse place à des images magnifiques, telle une sainte parée d’un nuage d’abeilles et de fleurs éclosant et fanant en continu. Le roman renferme également une grande quantité de personnages, évoluant dans trois intrigues parallèles. Les différents chapitres adoptent les points de vue de quatre personnages, à savoir Nikolai, Zoya, Nina et Isaak. Il en résulte alors une variété assez sympathique pour un roman aussi épais (on ne s’ennuie jamais), mais aussi une espèce de frustration selon notre intrigue préférée, car certaines avancent un peu plus vite que d’autres ou alors on s’attarde moins en détails sur certaines que sur d’autres. Le fait d’avoir un foisonnement de protagonistes amène une richesse, mais peut aussi être un peu embrouillant si on n’en a pas l’habitude. En résumé, la lecture de King of Scars est passionnante, mais aussi exigeante, grâce à l’univers enivrant créé par Leigh Bardugo.