La 6ème, ma pire année à moi aussi

Georgia Khatchadorian rentre au collège. Bonne élève jusque-là, heureuse de l’être, elle se démarque de son frère Rafe. Ce dernier a été expulsé du collège l’année précédente pour inconduite notoire. En arrivant au collège, tous les professeurs se souviennent de lui et tout de suite, Georgia sent peser sur elle, la très mauvaise réputation de son aîné. A cela s’ajoute la tyrannie exercée par une bande de filles, très chics, qui la snobent et se prennent pour des princesses. Ces effets cumulés, difficultés avec les enseignants, difficultés relationnelles avec les autres élèves, transforment le quotidien de Georgia en enfer. Très vite, Georgia enchaîne mauvaises notes, rebuffades, colles. Face à cette adversité, Georgia ne peut compter que sur Rhonda, une fille rondelette qui s’accroche à elle et trouve que tout ce qu’elle fait est bien. C’est ainsi qu’elle devient groupie de l’orchestre des « Nulles » où Georgia se défoule avec d’autres copines… Les péripéties s’enchainent de coup de force en coup de théâtre et si la vraisemblance est un peu forcée, tout sonne juste.

Ce roman commence comme une caricature de feuilleton américain avec rires préenregistrés mais peu à peu, l’héroïne emporte notre adhésion. On sent monter l’enfermement de Georgia ; on éprouve son anxiété et on excuse ses crises. Il y a beaucoup de justesse dans l’ambiguïté de ses sentiments à l’égard de Rhonda, l’amie encombrante, et beaucoup de tendresse dans la relation avec sa mère et son étonnante grand-mère. Le personnage central polarise tout ce qui rend difficile d’être un adolescent aujourd’hui : trouver sa place dans la famille, avoir des ami(e)s, s’intégrer dans une petite et parfois féroce, société. Elle l’exprime avec un langage direct dans des chapitres courts. L’illustration percutante complète son discours de sorte que ce livre est très adapté à une lecture adolescente : chacun ou presque s’y retrouvera, le succès de la série le confirme.