La balade de Sovay

En cette fin de XVIIIè siècle anglais, la jeune aristocrate Sovay aurait pu devenir une épouse soumise. Mais c’était compter sans son caractère fougueux. Déguisée en brandit des grands chemins, elle cherche à faire triompher la vérité : amour fallacieux de son fiancé, réhabilitation de son père accusé à tort d’avoir trahi la monarchie. Sovay se retrouve bientôt au cœur d’un vaste complot qui l’emmène jusqu’en France, où la Terreur a remplacé les heures joyeuses de la Révolution.
Après la traduction de l’original Testament de Stone, Celia Rees renoue avec les fortes héroïnes du Journal d’une sorcière ou de Mémoires d’une pirate, en s’inspirant ici d’une vieille chanson traditionnelle anglaise. La période historique qui sert de trame de fond s’avère riche en bouleversements sociaux, et la comparaison Angleterre – France est à ce titre finement vue. Sur ce contexte solide s’épanouit une histoire absolument captivante, le mot reste faible ! Un narrateur omniscient nous la relate en observant le moindre détail pour créer une illusion de vie puissante, très visuelle. Le rythme ne connaît pas de temps morts, ménage cependant des plages psychologiques (et amoureuses…) pour créer des personnages attachants, Sovay au centre. Aventures sur les routes, frissons sordides des caves d’un vieux château, exaltation dans les rues de Paris : le lecteur passe par toutes les émotions possibles, adhère à tous les rebondissements aussi romancés soient-ils. Celia Rees a objectivement un talent de raconteur – il ne s’agit pas ici de techniques d’écriture, mais d’une sorte de don. Un ouvrage à dévorer, promis à un succès mérité.