La chardon tchétchène. Sous la rouleau compresseur russe

Dans la collection « J’accuse », après Nakusha l'indésirable, la journaliste Laurence Binet se propose de faire découvrir aux jeunes lecteurs le conflit tchétchène. Deux récits et un dossier documentaire composent ce volume. « Mieux vaut une fin horrible, qu’une horreur sans fin », est-il écrit en début d’ouvrage. Et il est vrai que la situation en Tchétchènie, telle qu’elle est ici racontée, est odieuse et inhumaine. Le premier récit met en scène une jeune fille tchétchène, Maaka, habitante de Grozny. Elle a neuf ans lorsque débute le confit. Une guerre qui ne se dit pas, mais dont l’horreur est tout aussi présente : les bombes, la faim, les règlements de compte, pour finalement rejoindre des camps de réfugiés. Le second texte est une correspondance, entre Pavel, jeune soldat russe et sa mère. Il relate ici l’absurdité du front. Envoyé en Tchéchènie contre son gré, il raconte ici comment cette « sale guerre » abat les jeunes soldats. Finalement, pour lui, la seule solution est la désertion, tandis que sa mère s’engage auprès du Comité des Mères de soldats qui luttent contre le recrutement forcé de ces jeunes Russes. Le dossier documentaire complète les deux points de vue : des documents, des témoignages, des extraits de lettres, tant du côté Tchétchène que du côté Russe. Entre résistance et destruction, entre lutte contre le terrorisme et volonté d’indépendance, cet ouvrage ne pourra pas laisser indifférents sur cette guerre trop peu connue des jeunes lecteurs et largement oubliée par la Communauté internationale.