La chasse

Format à l'italienne, à lire de haut en bas. Aquarelles, crayons de couleur et silhouettes sur fond crème. Et puis, aucune parole. Ce n'est pas rien de dire que Margaux Othats intrigue !
Son héroïne, chaperon rouge des temps modernes, amasse des pierres, par jeu ou par esthétique. Le lecteur tente d'en reconnaître la forme. Mais les chasseurs arrivent et pulvérisent l’œuvre de leurs fusils. Opiniâtre, la petite fille recommence, et improvise une sculpture plus grosse. Le scénario de destruction se reproduit deux fois, trois fois... Sans se décourager, elle tente un amoncellement supérieur à tous les autres. Les chasseurs n'en perçoivent pas la puissance, et la fillette enfourche alors un chien (un loup ? un cheval ?) de pierre, qui disperse les méchants de l'histoire.

La portée symbolique est traditionnelle : la victoire du petit contre le grand, du faible contre le fort, du rusé contre la brute, du pugnace contre l'impatient. En jouant légèrement sur les codes des contes (le chasseur, les habits rouges...), et à plein sur le merveilleux lorsque la pierre s'anime, Margaux Othats insuffle de la fraîcheur à cette morale bien connue. L'album est plus que soigné, délicat à l’œil comme à l'esprit : à apprécier le sourire aux lèvres !

Sophie Pilaire

Présentation par l'éditeur

Une enfant s’amuse à construire un animal avec des pierres qu’elle ramasse autour d’elle dans la nature ; deux chasseurs font irruption et explosent sa sculpture avec leurs fusils. Persévérante, la petite reconstruit un autre animal à partir des débris qu’elle récupère. Mais les chasseurs reviennent inlassablement détruire son ouvrage. L’enfant ne perd pas courage et recommence toujours. Les débris s’accumulent et ses sculptures deviennent chaque fois plus imposantes face aux brutes qui la persécutent...