La commissaire Raczinski. Mise à mort

« Pourquoi faire des expériences sur des rats quand on a des roux ! ». Parce que né rouquin, Anton, est victime de harcèlement. Un inconnu lui envoie des MMS humiliants et dégradants qui font le tour de sa classe. Enfermé dans sa solitude, incapable de demander de l'aide, ce collégien dépérit. Intitulé « Noyons le pou », le dernier message reçu du portable de Florent, son unique et soi-disant ami achève définitivement l'adolescent. Fou de rage, il donne rendez-vous à son harceleur à minuit dans un square. Anton libère ses démons en rouant de coups son camarade. C'est en apprenant sa mort le lendemain qu'il prend conscience de l'irréversibilité de ses actes. L'enquête est menée par la commissaire Raczynski, épaulée par une joyeuse équipe de subalternes.

Claire Mazard signe ici un excellent polar sur le harcèlement, qui est aussi la quatrième enquête de la commissaire Raczynski. On n'est plus au Moyen Age et pourtant, à travers ce récit contemporain, on s'aperçoit qu'une couleur de cheveux inhabituelle suffit à déclencher des propos dégradants et suffisamment blessants pour gâcher la vie d'un enfant ainsi que celle de son entourage. Il n'est plus question de bûcher, mais la diffusion d'informations via les réseaux sociaux peut être à l'origine de grands traumas. Anton en fait l'amère expérience. A la suite d'un témoignage décisif, la commissaire et ses jeunes collaborateurs arrêteront le coupable, qui n'est évidemment pas celui que l'on croit.

« Les racistes sont des gens qui se trompent de colère. » Cette phrase, prononcé par Léopold Sédar Senghor, ancien président de la République du Sénégal, résume parfaitement le propos.