La Forêt des brumes

Antoine, orphelin de père, part en voyage avec son grand-père Tom à Bornéo, en Indonésie. Sur place, l’adolescent apprend que Tom est déjà venu ici quarante ans plus tôt. Il s’était lié d’amitié avec un jeune indigène. Aujourd’hui, le vieil homme veut retrouver son ami Luhat, devenu ardent opposant à l’abusive exploitation forestière de l’île. Antoine l’accompagne donc dans ce périple, découvrant la vie et le combat des habitants pour garder leur environnement intact. Il apprend que son grand-père, pourtant atteint d’un cancer, avait de toute façon promis au père d’Antoine de faire un voyage avec lui pour ses quinze ans. Antoine rentre en France, avec pour charge d’alerter la presse du massacre des arbres ; Tom se fait tuer lors d’une attaque contre les employés d’une compagnie forestière.

Les voyages lointains et particulièrement dans les forêts tropicales – symbole de la terre des origines - sont manifestement propices aux explications familiales. La Forêt des brumes (on ne verra qu’une seule de ces brumes du petit matin) n’échappe pas à ce rapprochement. Mais l’accent est ici mis sur les difficiles relations, les secrets du grand-père, ancien « baroudeur », si bien qu’on en oublie un peu la forêt. Le combat pour sa protection apparaît un peu anecdotique, ou tout du moins venant servir l’histoire d’Antoine. Le contraire eût peut-être mieux valu : un environnement tout-puissant et de discrètes évocations familiales. Le lecteur s’empêtre dans les méandres de la vie de Tom, et on est d’accord lorsqu’Antoine s’écrit page 80 : « J’en ai un peu marre de ton histoire à rallonge, Tom ! Qu’est-ce que tu veux me dire à propos de Papa ? Vas-y ! Une bonne fois pour toutes ! ». Il m’est resté de la lecture de ce livre une impression mitigée, de relatif « gâchis » d’une matière de base pourtant bonne.