La fugitive

Appelés pour une tentative de vol avec effraction dans une usine de recyclage, Honoré et Dugruin arrivent sirène hurlante sur les lieux. Cette intervention compromet sérieusement les plans resto, télé et pur malt prévus par les deux brigadiers. Fouillant le périmètre, ils débusquent la coupable tétanisée et recroquevillée sur elle-même. Dugruin use et abuse de son autorité sous l’œil réprobateur de son collègue. Visiblement sans-papiers, la jeune femme est menottée et emmenée à l'arrière de l'estafette. Profitant d'un incident de parcours, elle file à l'anglaise sans demander son reste.

On est immédiatement saisi par la tension et l'urgence qui se dégage dans les premières pages de ce court roman. On flaire le danger encouru par cette ombre fragile, on se demande ce qui l'anime. Au chapitre suivant, le décor change, le temps reste suspendu dans un commissariat de petite bourgade. L'auteure s'attache à nous décrire les caractères plutôt dissemblables des deux policiers en faction : Dugruin, d'origine française, plutôt premier degré et amateur de gags racistes, et Honoré à la peau noire, que ses démons rattrapent. La fin reste ouverte puisque les deux hommes donnent une chance à cette jeune femme, en la laissant libre. Toutefois, malgré une intrigue qui fonctionne plutôt bien, on déplore les caractères caricaturaux des deux flics et le côté happy end un peu facile.