La maison du magicien

Angleterre, sous le règne d'Elisabeth Ière. Lucy quitte sa famille pour devenir gouvernante des enfants du magicien de la reine, le Docteur Dee. Curieuse et intelligente, elle comprend vite les stratagèmes employés par son maître pour faire croire à ses pouvoirs. Sans se rendre forcément compte de ce qui lui arrive, Lucy se met elle-même à faire des rêves, ou plutôt des cauchemars qui mettent en danger la vie de la reine...
Elisabeth Ière a la faveur du public depuis quelque temps : films, romans historiques... La littérature de jeunesse n'y échappe pas, et, après notamment la série des Lady Grace de Patricia Finney, voici venue une nouvelle héroïne proche de la reine. Ses origines populaires et sa position de domestique permettent à l'auteur des descriptions sociales et/ou de la vie quotidienne fort intéressantes (petit glossaire final). Lucy est davantage mûre et posée que Lady Grace, et le temps du roman, pourtant mystérieux, policier et gorgé d'action, se fait à l'instar de sa narratrice tempéré, comme suspendu à une sorte de magie, effectivement. Point à apprécier, le traitement de ce sujet de la magie évite tout basculement dans un ésotérisme idéalisé : l'astrologie faisait partie des réalités de l'époque, et elle est rendue comme telle, avec ses limites. La fin prépare une suite attendue, celle d'enquêtes de Lucy, nouvelle espionne de Sa Majesté : tout est imaginable... Un bon roman historique qui a la délicatesse de ne pas jouer de ses thèmes faciles, mais à la contruction classique venant de la part de Mary Hooper, auteur de l'original Messagère de l'au-delà.