La maison sans-pareil (T.1). L'oiseau noir

Omnia Capelan a passé toute sa jeune vie au sein du domaine des Capelan, une sorte d’immense ville gothique bâtie pour sa famille à venir par un aïeul aussi riche que prévoyant. Des générations de Capelan vivent dans une oisiveté faite de marottes, tandis que des nombreux domestiques, eux aussi organisés en dynasties, préviennent leurs moindres désirs. Parce qu’elle est curieuse et qu’elle a décidé d’enquêter d’une part sur les décès consécutifs et mystérieux du chef en titre des Capelan et de son premier majordome, d’autre part sur un mystérieux homme à cape noire qui semble entrer et sortir du domaine par magie, Omnia va peu à peu comprendre que ceux qui la servent depuis toujours dans l’ombre détiennent peut-être le vrai pouvoir…
Ce n’est que le tout début des aventures d’Omnia, qui, au terme de chassés-croisés homériques à travers la Maison Sans-pareil, décide seulement d’entrevoir des réalités nouvelles, et sans doute la possibilité d’une vie à l’extérieur. Même si son cousin Etergrand la cache et la soutient, il ne possède pas le penchant pour le danger d’Omnia, électron libre au milieu de moutons de Panurge. L’ambiance est angoissante, compliquée, et pourtant l’auteur n’a pas joué cette carte de l’étrange à fond. Il la mâtine d’un humour destiné sans doute à rassurer, mais qui par moments agace : répétitions de phrases entières montrant l’invariabilité des vies de Capelan, événements décortiqués pour rendre compte de leur côté savoureux… C’est trop exagéré pour être apprécié correctement, et l’écriture casse le rythme d’une action pourtant riche, à multiples entrées sans réponses, qu’on aimerait voir se croiser dans les prochains tomes. Il suffirait juste d’un peu de discipline dans le foisonnement pour atteindre un vrai grand plaisir de lecture frissonnante !